Histoire
Un peu d'histoire...
Madières, sur le passage de l’ancienne voie d’Espagne, est mentionné dès le début di IXème siècle: « Villa Maderias » et était alors une possession des moines de Gellone.
L’emplacement primitif est un oppidum du type cap barré. Les fonds de cabanes se trouvent en contrebas au voisinage d’un col. L’occupation du site s’est poursuivie durant le Moyen Age , tout au moins temporairement ainsi que l’attestent de nombreuses tuiles de cette époque . Du côté du Larzac, une forteresse occupant l’emplacement de l’oppidum commandait le passage vers la Séranne et Saint Guillem le Désert. De ce véritable nid d’aigle ne subsistent que quelques pans de murs avec meurtrières à sommet en plein cintre, une citerne entaillée dans le roc au sommet d’un piton dépourvu de sentier d’accès. L’ensemble fut rasé en 1217, le seigneur s’étant transformé en bandit de grand chemin.
Du côté du Causse de Blandas, une autre forteresse défendait l’accès de la voie et du village. Elle existait au XIIème siècle. Depuis cette date, elle a subi de nombreuses modification ainsi qu’en témoigne l’architecture de la façade surplombant la rivière.
Classé Monument Historique, le Château de Madières est une ancienne Place Forte dont il est fait mention pour la première fois dans les Archives, sous le règne de Philippe – Auguste, en 1181 . En fait, il ne resta pas longtemps en la possession de la famille « de Madières » puisque, en Novembre 1250, le Sieur Raymond de Madières en fit donation à sa fille Aigline de Madières, à l’occasion de son mariage avec Raymond IV de Ginestous.
Jusqu’en 1887, le Château et ses terres demeurèrent propriété de la famille « de Ginestous ». Pendant le siècle qui suivit, tristement négligé par ses différents propriétaires, le Château tomba peu à peu en décrépitude.
En 1983, Françoise et Bernard Brucy achètent le château et entreprennent les travaux de restauration.
Construit sur les fondations de la première Place Forte, le Château actuel est un vaste quadrilatère constitué de trois ailes en » U » et refermé par un mur fortifié dans lequel s’ouvre le monumental portail d’entrée, sous la bretèche qui défendait autrefois le pont levis. Deux des ailes ont été édifiées au XIV ° siècle et c’est à la dernière, bâtie à la fin de la Renaissance, après démolition de la plus grande partie du mur de fortification, que le Château doit son imposante façade Sud et sa terrasse.
Cette terrasse, sur laquelle s’ouvre la Salle des Gardes à la spectaculaire cheminée, repose sur une magnifique galerie voûtée bâtie sur le socle de l’ancienne fortification. Le paysage que l’on découvre depuis ce balcon surplombant le village et la vallée est d’une beauté exceptionnelle!
Le village de Madières
Madières est géographiquement coupé entre le Gard et l’Hérault, la VIS établissant la limite entre les départements et aussi entre les communes de Rogues et de Saint Maurice. Cette spécificité d’écartèlement remonte bien avant la révolution et le découpage géographique de la France en départements.
Au début du siècle le village compte environ 120 habitants et vit presque exclusivement de :
– l’agriculture ( vignes , jardins potagers , arbres fruitiers et surtout oliviers )
– l’élevage des vers à soie ( d’où l’importante implantation du murier )
– l’élevage des chèvres et ses dérivés
– la pêche ( truites et écrevisses )
– les truffes
Madières a un instituteur et un curé à demeure et compte aussi deux cantonniers et un facteur.
Le démarrage des travaux de l’usine et du canal amène à Madières l’installation de commerçants et notamment :
– un boulanger ( jusque dans les années 20 )
– un épicier
– deux cordonniers ( le demier jusqu’en 1942 )
– plusieurs cafés
– deux maçons
– de plus un hôtel – restaurant existait déjà et des commerçants itinérants desservent le village.
Après la guerre de 1914-1918 qui fait 4 morts parmi les familles de Madières. Le village est desservi par un autobus partant de Saint Maurice pour aller à Montpellier ( 2 fois par semaine ) et à Ganges ( 3 fois par semaine ). L’usine électrique est à son apogée, elle emploie une vingtaine de personnes.
Après la guerre de 1939-1945 qui fait un mort dans la population du village, l’usine fait vivre la majorité des familles de Madières.
En 1952 E.D.F. construit deux maisons soit quatre logements pour ses employés.
En 1964 commence la réfection et l’automatisation de l’usine.
Dans les années 60 la plupart des employés prennent leur retraite faute d’emplois la population ne se renouvelle plus et de nombreuses maisons se ferment.
Pourtant au début des années 90 on note un regain de vie et un souhait de plus en plus évident de faire revivre le village ce qui aboutit en 1993 à la création de l’association » Le Pont de Madières » permettant de se retrouver tous derrière une idée : le renouveau de Madières.
« Laïsca te faire,
Te farai veire e descubrir MADIERES,
Lo te farai almar, s’acquo’s pas dé’ja fach. «